Le premier concept clé est la relation entre l'État et le marché
Autrefois, dans les années 60-70, l’État jouait un rôle très actif dans l’agriculture : il fixait les prix, aidait les agriculteurs avec des services publics et protégeait le marché local. Mais dans les années 80, les règles ont changé. Sous la pression des institutions financières internationales, l’État s’est retiré peu à peu du secteur agricole. Il a réduit les aides, privatisé des services, et ouvert l’agriculture aux investissements étrangers. Résultat : les petits agriculteurs, qui dépendaient du soutien de l’État, se sont retrouvés en difficulté. Certains ont dû abandonner leurs terres, pendant que les plus grosses entreprises agricoles, mieux équipées, prenaient leur place.


Par la suite, le role que joue l'État dans les droits des usagers à posséder leur territoires
De Schutter insiste sur le fait que les populations locales, comme les communautés autochtones, doivent avoir le droit de rester sur leurs terres, même si elles ne possèdent pas de titres officiels. Des lois internationales reconnaissent ce droit, mais dans beaucoup de pays en développement, l’État est propriétaire de la terre, ce qui permet à de grandes entreprises d’en prendre le contrôle total. Cela met en danger les communautés locales, qui risquent d’être déplacées sans compensation. Pour l’auteur, ce sont ces droits d’usage, et non la propriété privée classique, qu’il faut défendre pour rendre l’agriculture plus juste.
La gouvernance décentralisée des ressources naturelles une solution concrète pour protéger ces droits
Enfin, De Schutter propose une nouvelle manière de gérer les terres et les ressources, comme l’eau, en confiant plus de pouvoir aux communautés locales. Ce modèle, appelé gouvernance décentralisée, repose sur une gestion collective des ressources. Cela permet une utilisation plus durable, car les gens qui vivent sur place connaissent bien leur environnement. Cela protège aussi les territoires contre l’accaparement par de grandes entreprises ou investisseurs étrangers. L’idée, ce n’est pas que chacun ait sa parcelle privée, mais que les communautés gèrent ensemble ce qui leur appartient collectivement.


Bref résumé
La discipline de la science politique nous permet de mieux comprendre les rouages invisibles de l'agriculture industrielle, où des décisions sont prises au détriment des agriculteurs locaux, tandis que les profits bénéficient souvent à de grandes entreprises. Grâce aux concepts d’Olivier De Schutter présentés dans ce billet de blog, nous pouvons désormais mieux saisir les enjeux, mais aussi entrevoir des pistes de solutions, comme la reconnaissance des droits des usagers du territoire et la mise en place d’une gouvernance décentralisée des ressources, en redonnant du pouvoir aux communautés locales.
Pour plus d'informations
Si vous désirez vous informer davantage sur le sujet, je vous conseille de vous référer directement à l’ouvrage d’Olivier De Schutter qui est la source de ce billet de blog : The Green Rush: The Global Race for Farmland and the Rights of Land Users
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